Guerre en Ukraine : Lionel Zinsou appelle à la solidarité pour protéger les plus vulnérables en Afrique
Heure de publication : 16:17 - Temps de lecture : 1 mn 20 sec
Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin. – © Melting Book.
Texte par : Thalf Sall
L’ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, était, ce vendredi 6 mai 2022, sur BFM Business, précisément dans l’émission Le Grand Journal de l’Eco, présentée par Pauline Tattevin. Les conséquences néfastes de la guerre en Ukraine sur l’Afrique étaient le principal plat de résistance de cette émission. Il en a profité pour formuler des propositions concrètes aux dirigeants africains afin de protéger les plus vulnérables.
L’Afrique est la grande victime de la guerre qui se déroule en Ukraine. Evoquant ses impacts, l’économiste émérite franco-béninois Lionel Zinsou a mis un accent particulier sur le pouvoir d’achat « très fortement érodé, les grandes matières premières alimentaires affectées », la flambée des prix des produits de première nécessité (huile alimentaire, céréale, produits animaux, etc.) et l’augmentation des prix de l’énergie (pour les ménages et les entreprises), des engrais (les prix ont triplé) et des transports. « L’Afrique n’a pas les moyens budgétaires de faire des chèques inflation, de compenser sur l’énergie et les matières premières alimentaires », a-t-il indiqué. Cet impact direct sur les économies africaines pourrait créer des mouvements sociaux.
Face à cette situation, Lionel Zinsou appelle à la solidarité pour « protéger les plus vulnérables » et invite les dirigeants africains à « renforcer la productivité ». « On a besoin de ressources monétaires et budgétaires. L’Afrique possède des terres. Elle a des productions de céréales, de légumineuses, qui lui sont domestiques qu’on peut faire monter très fortement en productivité. C’est le continent qui a le plus de réserves de productivité », a-t-il proposé.
Le jeudi 24 février 2022, à l’aube, la Russie a lancé une « opération militaire spéciale » sur le sol ukrainien. Objectif visé : « dénazifier » et « démilitariser » le pays. Ce qui a engendré des morts, des blessés, des dégâts matériels, des déplacés et un risque élevé de famine dans le monde. L’Afrique est très dépendante des deux pays en conflit, notamment en matière alimentaire.