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Mahi Traoré, proviseure du Lycée des Métiers d'Art du Verre & des Structures Verrières de Paris. – © DR.
Texte par : Thalf Sall
Le nouveau livre de Mahi Traoré, Moi, proviseure… : Journal impertinent d’une cheffe d’établissement combative (Editions Robert Laffont), est sorti le 10 octobre 2024. Nous avons pu le consulter. Dans ces 216 pages, la première femme noire d'origine africaine à être nommée proviseure dans un lycée parisien relate avec passion, humour et sans détours les réalités quotidiennes dans son établissement. Il ne suffit pas de pointer du doigt les problèmes ; il faut aussi agir ! C’est pourquoi elle propose des solutions audacieuses pour, dit-elle, « faire de l’école une maison accueillante pour tous, dans laquelle la réussite des élèves rime avec leur bonheur ».
Le système éducatif national fait face à plusieurs défis : laïcité, égalité des sexes, violence scolaire, tensions avec les parents, influence des réseaux sociaux, pénurie d’enseignants, égalité des chances, intégration des nouvelles technologies, bien-être des apprenants et enseignants, etc. Pour y faire face, Mahi Traoré appelle à l’action immédiate et concertée, pour construire une école de la confiance. C’est ce qu’il faut retenir de son deuxième livre, Moi, proviseure… : Journal impertinent d’une cheffe d’établissement combative, publié chez Robert Laffont.
Dans cet ouvrage, cette femme engagée, inspirante, forte et courageuse fait un état des lieux sans concession du système éducatif français, à partir de ses propres réalités, en tant que proviseure de lycée. Un témoignage de terrain, qui montre la nécessité d’adapter ce système aux besoins de la société d’aujourd’hui et des générations de demain. Plusieurs constats y sont relatés, pour montrer l’ampleur de la situation et l’urgence d’agir : « Des parents d’élèves qui envahissent le bureau de la direction pour exiger l’annulation d’une punition, un père déterminé à dicter l’ordre du jour d’un conseil de classe, une mère qui entend s’y faire représenter par sa fille avocate. Un jeune délinquant de 13 ans qui trouve enfin sa voie, un adolescent homosexuel tabassé dans un vestiaire, des lycéens qui bloquent leur établissement à la moindre occasion et diffusent en direct chaque incident sur les réseaux sociaux… »
Au cœur de ce tourbillon, cette proviseure intrépide bouleverse le rythme de la rentrée, défend sans relâche la laïcité et l’égalité femmes-hommes, fait du vote pour les délégués de classe une campagne électorale passionnée et introduit le coaching pour améliorer le bien-être de ses personnels. À la tête d’un lycée polyvalent, Lycée des Métiers d'Art du Verre & des Structures Verrières de Paris, elle a tenu le journal vivant d’une année scolaire, riche en anecdotes et en souvenirs marquants. C’est un livre à lire absolument, pour découvrir son journal de bord et ses solutions !
Née à Bamako, au Mali, en Afrique de l’Ouest, Mahi Traoré a passé une partie de son enfance en France et y est revenue en 1994 pour poursuivre ses études, à la Sorbonne. Elle est aujourd’hui proviseure du Lycée des Métiers d'Art du Verre & des Structures Verrières de Paris. Son premier livre Je suis noire mais je ne me plains pas, j’aurais pu être une femme est paru aux Éditions Robert Laffont en 2021. « En pénétrant dans les murs du Lycée Lucas de Nehou, en septembre 2020, j’ai eu la nette conscience d’intégrer à la fois un lieu de mémoire et un creuset au potentiel riche et prometteur. On y perpétue en effet des savoirs et des savoir-faire qui se rattachent à une tradition séculaire et qui contribuent au rayonnement de notre pays », fait savoir celle qui a à son actif trente ans d’expérience professionnelle.
3ème édition de la Semaine l’Afrique des Solutions (SAS), c’est du 24 au 25 octobre 2025 à la Mairie du 16ème arrondissement de Paris, engagez-vous dès maintenant (+33 7 88 69 52 27) !
