Sophie Métinhoué Dansou, comédienne formée à l'Académie centrale de théâtre de Pékin
Heure de publication : 17:40 - Temps de lecture : 2 min 41 s
La comédienne Sophie Métinhoué Dansou dans la pièce "Vivarium". – © Sophie Métinhoué Dansou.
Propos recueillis par : Thalf Sall
Elle s’appelle Sophie Métinhoué Dansou. D’origine béninoise, elle est comédienne de profession, formée dans des troupes de théâtre, à travers des ateliers de formation à l'art dramatique, et à l'Académie centrale de théâtre de Pékin, en Chine. Et ce, après avoir obtenu un BTS d’assistante de direction. C’est l’identité de notre nouvelle invitée, engagée dans la défense et la protection des droits des femmes. Avec elle, nous parlerons de sa carrière et surtout de son prochain spectacle à l'institut français de Cotonou.
Comment expliquez-vous votre passion pour le théâtre ?
Le théâtre est un espace de liberté où, le temps d'un spectacle, on peut parler de tout ou presque. C’est un lieu de liberté d’expression et pour la femme libre que je suis, le théâtre me permet de me libérer davantage.
J'ai fait du théâtre mon métier sans avoir vraiment eu le temps de le décider. En fait, j'ai eu l'occasion d'être invitée sur des projets intéressants qui se sont enchaînés dès mes premières années au théâtre. Je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à autre chose puisque je travaillais et gagnais de l'argent. Petit à petit, ma passion s’est imposée à moi comme ma profession. C'est plutôt une chance. Il y a des gens qui ne font pas ce qu’ils aiment mais ce qu’ils ont trouvé. Ils pourraient ne pas s’épanouir.
L'inspiration me vient des faits quotidiens autour de moi, de mes lectures, des faits sociaux... bref de l'humain et de la vie sur la terre.
Généralement, quelles sont les thématiques que vous abordez dans vos pièces théâtrales ?
Vu que je suis interprète, je n'ai pas toujours le choix des sujets à traiter. En général, un metteur en scène m'appelle et me propose un texte où il me propose un rôle. Ou bien un casting est lancé et je me présente. Si le projet me convient, j'y adhère sinon, je ne le fais pas. Avec Kauris d'Afrik, ma structure qui produit certains de mes spectacles, j'aime bien aller vers des textes qui libèrent la femme.
Comment se porte aujourd’hui le théâtre en Afrique ?
Oooh ! Le théâtre en Afrique résiste. Cela dépend des pays. Mais il faut dire qu'en général, c'est encore assez compliqué. Toujours pas assez de subventions pour les créations, et la diffusion des spectacles reste très limitée.
Vous proposez quoi alors aux dirigeants et aux acteurs pour changer cette situation ?
En ce qui concerne le Bénin, il est souhaitable que le Statut de l'artiste devienne une réalité. Cela permettrait de mieux accompagner les professionnels, de travailler dans de meilleures conditions et de contribuer plus efficacement au développement de notre pays.
Le comédien professionnel a besoin de sécurité sociale, le statut de l'artiste dans ses attributions devrait pouvoir y conduire.
Le 28 mai prochain, vous avez un grand spectacle à Cotonou. Qu’est-ce que vous réservez au public ?
Effectivement, le samedi 28 mai, à 20h30, à l'institut français de Cotonou, je jouerai la pièce "Vivarium ou comme un insecte" de l'auteur Belge Lonobile Giuseppe. C'est un monologue, le récit d'une jeune femme qui, depuis sa cellule où elle va être jugée pour terrorisme, tentative de meurtre et détention d’explosif.
C'est une jeune femme qui vit dans un pays en guerre et qui, dégoûtée par la vie dans son pays, le manque de liberté et autres contraintes, décide de rejoindre les rebelles pour se faire exploser dans la capitale ennemie.
Cette création théâtrale est originale. La mise en scène est faite par Isidore Dokpa, la régie lumière par Philippe Honfo, la production déléguée et le management sont assurés par Luc Aimé Dansou, responsable de Kauris d'Afrik.
Avez-vous d’autres projets ?
Des projets, oui ! Je commence le tournage d'un film pour Canal+, production dès juin. A partir du dernier trimestre 2022, nous allons poursuivre la diffusion de Vivarium. En 2023, nous serons au Bénin toujours avec Vivarium. Et nous travaillons activement pour être au Festival d'Avignon en 2023.