Journaliste béninois, Virgile Ahissou a plus de 30 ans d’expérience de couverture de l’actualité pour le compte de plusieurs médias dont SciDe.Net, l'AFP, BBC, Associated Press (AP) et Bloomberg.
Texte par : Virgile Ahissou
La situation politique au Burkina Faso à la suite de celles récemment amorcées - et encore en progression - au Mali puis en Guinée interpelle la conscience des dirigeants d’Afrique subsaharienne en général et des pays francophones de la zone en particulier.
Tout se passe comme si depuis les supposées indépendances des années 60, ces pays n’ont jamais su quel chemin emprunter pour s’offrir un bien-être quasi général, gage de paix et de vie heureuse.
Il y a d’abord eu les premiers dirigeants « post-indépendance » qui (consciemment ou inconsciemment) n’étaient que des valets du colon qui en usait à sa guise au rythme d’une valse de changement de « pions » au gré des intérêts de Paris, Londres, Washington…
Et puis il y a eu les alignements aux couleurs de la Guerre froide avec leur cohorte de dirigeants aux « convictions » diversement manipulés au gré des mentors de l’Ouest ou de l’Est (c’est selon).
Ensuite ce « réveil démocratique » dans la brise des « conférences nationales » levée au Bénin pour ensuite se diffuser à travers l’Afrique subsaharienne francophone avec des fortunes diverses… Le copier-coller sans réflexion profonde ayant toujours été sans issue. N’oublions surtout pas que sur ce chemin de la « démocratie importée », la perversité des uns a fini par avoir raison de la naïveté des autres. Conséquence: le peuple - celui au nom de qui tout se trame dans son dos - s’est souvent retrouvé dans une situation de dindon de la farce sans savoir à quel saint se vouer.
Et revoilà une régulation politique au pas militaire, toujours pour le bonheur (dit-on) du peuple. Une alternative déjà source de polémique entre les partisans et les détracteurs de la thèse de l’armée comme gestionnaire du pouvoir politique.
N’est-il pas temps de comprendre et d’accepter que les voies dictées jusqu’à présent par les « parrains » ne sont pas les bonnes? Les systèmes politiques des pays d’Afrique subsaharienne n’ont fait qu’errer dans tous les sens sauf celui d’un développement autocentré. Une errance entretenue par l’hypocrisie des uns et des autres. Cette hypocrisie qui dénature le semblant des antagonismes supposés entre clans politiques au point d’attiser les alliances contre nature et autres compromissions.
Pour en finir avec l’errance, finissons-en d’abord avec l’hypocrisie.