Droits humains : CSDB et VDDH mobilisent l’opinion internationale
Justin Azankpo et Zakari Aboubakari, respectivement coordonnateur général de la résistance béninoise dans la diaspora (CSDB) et secrétaire général de VDDH. – © J. A. / Z. A.
Texte par : Léonce Houngbadji
Le Collectif pour la Sauvegarde de la Démocratie au Bénin (CSDB) et Volontaires pour la Démocratie et les Droits Humains (VDDH) sont des associations de défense et de protection des droits humains. Créées respectivement le 21 décembre 2019 et le 7 décembre 2020, en France, elles « rêvent d’un monde plus juste et libre ». A leur actif, plusieurs actions concrètes, qui attirent de plus en plus l’attention de la communauté internationale.
Information, sensibilisation, communication, plaidoyer, éducation et formation. Ainsi se résument les modes d’actions variées et complémentaires utilisés par l’association Volontaires pour la Démocratie et les Droits Humains (VDDH) et le Collectif pour la Sauvegarde de la Démocratie au Bénin (CSDB) pour « parvenir à un monde démocratique qui garantisse l’Etat de droit, les libertés fondamentales et les droits des citoyens sans discrimination ».
Construction d’une expertise solide et crédible; communication et relais des mobilisations citoyennes en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et en Afrique; actions de mobilisation publique pour porter la cause (sit-in, meeting, conférence, débat, campagne médiatique, distribution de flyers, etc.); lobbying auprès des décideurs publics, institutions internationales, médias internationaux, organisations de défense des droits humains; communiqués de presse; publication de rapports sur la situation des droits humains; création d’alliances et de partenariats entre mouvements de la société civile; plaintes devant les cours et tribunaux internationaux, lancement de pétitions et publication de tribunes avec des députés et avocats français sur le site de Mediapart. Tels sont quelques-unes de leurs activités.
En moins de deux ans d’existence légale, CSDB et VDDH ont su s’imposer dans le monde des défenseurs des droits humains, notamment en Afrique où, pour l’instant, elles mènent plusieurs programmes de promotion des valeurs démocratiques et des droits humains. « VDDH encourage les décideurs politiques et économiques, la société civile et l’ensemble des acteurs concernés à promouvoir la démocratie et protéger les droits humains », confie son secrétaire général, Zakari Yaho Atta Adam Aboubakari, joint au téléphone, à Paris.
Depuis sa création, VDDH a consacré une bonne partie de son agenda au Bénin, en raison de la dégradation de la situation des droits humains dans le pays. Grâce à ses initiatives, les institutions internationales, gouvernements, parlementaires, sénateurs, chancelleries occidentales et associations des droits humains sont suffisamment informés et sensibilisés sur cette « situation préoccupante », marquée par des attaques contre la liberté de la presse, de réunion, de manifestation et d’expression; l’emprisonnement, l’exil et l’assassinat des voix discordantes. La presse régionale et internationale est bien informée et sensibilisée sur le sujet et VDDH n’a pas hésité à saisir le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) et celui du Tribunal de Grande Instance de Paris pour porter plainte contre « les auteurs, coauteurs et complices présumés impliqués dans les graves atteintes portées à la démocratie, à l’Etat de droit et aux droits humains au Bénin ».
Plusieurs manifestations sont organisées à Paris, à la Place de la République et à la Place de la Bastille, les 3 avril et 23 mai 2021, pour sensibiliser l’opinion publique, à l’appel de VDDH et du CSDB. Des lettres ont été également adressées au président français, Emmanuel Macron, à l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique près le Bénin, Patricia Mahoney, à Amnesty International et à d’autres dirigeants pour les alerter sur le « grave recul démocratique au Bénin » et les « conditions inhumaines et dégradantes » dans lesquelles vivent les prisonniers politiques Réckya Madougou, Joël Aïvo, Ferdinand Combetti, Elie Djènontin, Alexandre Hountondji, Joseph Tamégnon, Fred Houénou, Paulin Dossa, Thibaud Ogou, Nadine Okoumassoun, Laurent Mètongnon, etc.
Réactions de la communauté internationale
Ces multiples initiatives n’ont pas été vaines. Dans un communiqué de presse en date du 23 avril 2021, le Département d’Etat des Etats-Unis, par la voix de son porte-parole, Ned Price, dit avoir « noté avec inquiétude les nombreuses arrestations d’opposants politiques ». Le Bénin a été appelé à « respecter la présomption d’innocence » et à honorer ses « obligations et engagements» en matière des droits humains afin de protéger « les libertés fondamentales » telles que « la liberté d’expression, de réunion pacifique » et de la presse. Les Etats-Unis craignent que « les forces de sécurité et le système judiciaire » soient « utilisés à des fins politiques » et disent « suivre de près les actions du gouvernement du Bénin ».
Le 12 mai 2021, dans une lettre révélée par la Radio France Internationale (RFI), Emmanuel Macron a souligné « le nécessaire travail de justice, dans le plein respect des droits des justiciables » au Bénin.
Un monde plus juste et libre
« Nous recueillons et diffusons des informations fiables et aidons les victimes. Le 21 mai 2021, nous avons envoyé une aide humanitaire (dons de produits de première nécessité) aux personnes durement touchées par la violation des droits humains (prisonniers politiques et familles des personnes tuées à balles réelles) », annonce le coordonnateur général de la résistance béninoise dans la diaspora, Justin Azankpo, un organe sous tutelle du CSDB.
Libération des prisonniers politiques, retour des exilés politiques et ouverture rapide d’enquêtes internationales approfondies et impartiales au sujet des « crimes contre l’humanité perpétrés au Bénin ». VDDH, CSDB et bien d’autres associations comme l’Alliance pour l’Aube Nouvelle et la Démocratie (AAND) travaillent actuellement avec leurs partenaires internationaux pour relever ces trois défis majeurs.